
BELLO-DE-MAIO

Nostradamus, que disié la coustumo forço anciano, noutavo que la countribucioun de quàuqui sòu s’acoumpagnavo d’un poutoun.
La tradicioun que rapello li fèsto roumano celebrant l’esvèi de la naturo s’es estenguido à la debuto dóu siècle vinten.
Alan Brunaud Escolo dis Isclo d’Or

Traduction
Chacun sait que La Belle de Mai est un quartier de Marseille, mais la tradition concerne (ou concernait toute la Provence. Comme l’explique Mistral dans le Trésor du Félibrige, une « maio » ou « bello-de-maio » était une fillette qui, aux premiers jours du mois, s’installait au coin d’une rue pour solliciter des passants une petite rétribution en leur disant : « Donnez quelque chose à la belle de mai, qui a aussi bonne grâce que vous ! » Puis, avec les sous, elle s’achetait des confiseries. Le peintre toulonnais Pierre Letuaire (1798-1885) conte que les fillettes des quartiers se réunissaient par petits groupes, choisissaient la plus jeune d’entre elles ou la plus jolie, surtout la plus patiente, la faisaient s’asseoir sur une chaise, la décoraient de linges blancs, la couronnaient de fleurs, lui plaçant un bouquet dans chaque main puis hélaient les passants, surtout les hommes, avec leurs soucoupes. Letuaire termine ainsi son récit : « Il était impossible de faire cinquante pas sans rencontrer une « Maio » entourée de ses quêteuses.
Nostradamus, qui disait la coutume fort ancienne, notait que la contribution de quelques sous s’accompagnait d’un baiser.
La tradition qui rappelle les fêtes romaines célébrant l’éveil de la nature a perduré jusqu’au début du vingtième siècle.
Alain Brunaud Escolo dis Isclo d’Or